samedi 18 février 2012

Etatisme contre libéralisme ? C'est toujours le capitalisme par Tom Thomas


Etatisme contre libéralisme ?

C'est toujours le capitalisme

Par Tom Thomas

Nombreux sont ceux qui ont prétendu que la cause de la crise ac­tuelle est le libéralisme. Il est naturel alors qu'ils lui opposent l'étatisation accrue de la société. T. Thomas, dans la continuité de ses ouvrages antérieurs qui, à contre courant et depuis plus de dix ans déjà, expliquent cette crise comme celle du système capitaliste et non pas de sa seule forme libérale et financière, démontre ici que l'alternative libéralisme/étatisme qui est aujourd'hui au centre du débat droite/gauche, c'est toujours le capitalisme, donc c'est tou­jours la crise allant s'aggravant. Il le fait en rappelant avec vigueur et clarté ce qu'est l'État actuel. C'est bien en effet en sachant ce qu'il est qu'on peut savoir ce qu'il peut faire, ou pas. Et il en ré­sulte pour l'auteur que la seule chose que cet Etat puisse faire, de par sa nature, c'est de tout faire, jusqu'au pire pour le peuple, pour assurer les conditions de la reproduction de la société capitaliste.

Mais T Thomas, allant plus loin, montre, à travers l'explication de ce qu'il appelle « le fétichisme de l'État », pourquoi le peuple, dans sa majorité, est encore lui-même subjugué par l'idéologie étatiste qui lui fait croire qu'un simple changement du personnel dirigeant pourrait résoudre à son avantage cette crise du capitalisme. Enfin, il fait ressortir de l'ensemble de ces analyses que le combat contre l'étatisme est une nécessité primordiale, vitale, dans la situation actuelle du capitalisme à son âge sénile. Faute de quoi l'étatisme, en se renforçant, conduirait à une sorte de néofascisme.
Editions Contradictions / ISBN 2-8709-071-6 / 4eme trimestre 2011, 120 p., 10 Euros

Extrait:
  " Quand les prolétaires en appellent à l'État pour satisfaire leurs be­soins, quand ils s'adressent au représentant de la société, ils ne se voient pas comme seulement dépendants d'un patron particulier. Ils se posent comme étant tous dans la même situation face à l'État. Il leur reste alors à sortir des revendications partielles, où les corporations les mieux placées, les mieux armées quémandent la plus forte aumône. Ils ont à franchir le pas décisif. Il leur faut comprendre que l'État est leur ennemi commun, l'organisateur du capital, le pouvoir social accaparé par une minorité de fonctionnaires du capital, une machine terriblement gourmande qui con­somme à leurs dépends une énorme partie de leur travail, et qui, de sur­croît, leur fait la guerre et les envoie faire la guerre à d'autres peuples. Ils franchiront le pas en s'attaquant à l'État au lieu de l'implorer. Ils constate­ront que demander à l'État n'aboutit à rien d'autre qu'à renforcer son pouvoir monstrueux et prédateur, L'État deviendra alors la cible qu'ils voudront démolir au fur et à mesure qu'ils constateront son impuissance grandissante à répondre à leurs besoins, à surmonter les maux, les sac­cages, les désastres du capital. Ils le feront parce qu'ils devront constater qu'il leur faut réaliser eux-mêmes ce que l'État en dehors d'eux ne peut pas réaliser, quand bien même que par quelque miracle, ses dirigeants le voudraient." p116.

TABLE

Chapitre 1.- NAISSANCE ET ESSENCE DE L'ETAT.

Chapitre 2. - VERS L'ETAT MODERNE.
1.  L'Etat accoucheur du capital.
2.  Etatisme croissant.
 
Chapitre 3. - L'ETAT CONTEMPORAIN.
1. L'Etat et l'aide sociale.
2. Etat et capital.
3. Etat et démocratie.
4. Tendance de l'Etat contemporain au totalitarisme.

Chapitre  4. - LE FETICHISME DE L'ETAT.
1. Bases idéologiques du fétichisme de l'Etat.
2. Bases matérielles du fétichisme.
3. Puissance et impuissance de L'Etat.
    3.1. Réglementer et soumettre le capital financier.
    3.2. Le protectionnisme.
    3.3. Partager les richesses, relancer la production par la consommation.


Chapitre 5. - COMBATTRE L'ETATISME
1. Etatisme ou libéralisme, c'est toujours le capitalisme.
2. L’Etat comme ennemi.