mercredi 29 mai 2013

La "gauche" n'est pas une deuxième droite...

La "gauche" n'est pas une deuxième droite ...

C'est la gauche du capital *


La re-publication d'un livre circonstanciel et daté (1986) de Janover & Garnier (1) n'est pas sans ambiguïtés. Nous laissons bien sûr le soin aux éditions Agone de justifier de son actualité, peut-être ne s'agit-il que d'un coup éditorial ? (Tant mieux si cela donne la possibilité de sortir d'autres choses)

Le titre est accrocheur il permettra peut-être de toucher un public plus large à n'en pas douter, le fameux "peuple de gauche" désillusionné ? bis repetita.


L'ouvrage en lui même n'a que peu d’intérêt, il s'articule essentiellement à l'art de la formule des compères, et permet aux signes de s'accumuler jusqu’à justifier d'en faire un livre. Il s'occupe des personnages les plus mondains d'une époque, pour certains encore aux affaires. Le parti pris sociologique déjà désuet (les petits-grands Hommes dans l'histoire) nous concerne encore moins.


En revanche le "titre" est peut-être la source de notre malaise (2) : La deuxième droite. Car enfin qui pouvait croire, avec un peu de culture historique que l’appétit de pouvoir des "hommes de gauche" seraient autre que celui des "hommes de droite". Peut-on encore penser que la gestion des "affaires", la realpolitik, l'accumulation de fric nécessaire au spectacle politique, pouvait donner autre chose ? Sans narrer ici toutes saloperies faites au nom de la "gauche", partidaire, patriote et fusilleuse.


(4)
Ainsi fallait-il garder le titre du livre ? Est-ce que cela n'était pas déjà une erreur en son temps ? Car ce titre sous-tends finalement qu'il existe une "gauche" de "gauche" ? une gauche saine et "authentique" ? "socialiste" ?  Une gauche différente d'une droite ?


Soyons précis. La gauche n'est pas de "droite" ni une "deuxième droite", mais fait partie du dispositif spectaculaire de la politique. Elle est intégrée au cirque bourgeois démocratique et médiatique comme son extrême-gauche parlementaire. Il ne s'agit ni plus ni moins que de l'aile gauche du capital. Ainsi serait-il plus louable de s'interroger sur cette volonté acharnée des groupes d’individus qui s'arrogent le droit de vouloir faire notre "bien" à notre place, ceci avec de tristes chemises rouges, roses ou vertes ? Et que d'autres les suivent béatement avec autant d'illusions.


Il ne s'agit pas d'entonner le refrain du "ni droite ni gauche" car il concerne plus particulièrement d'autres officines bourgeoises en concurrences et en sur-enchère/faux-dépassement, qui inscrivent malgré tout et toujours leurs discours dans ce souhait de gérer la merde marchande et ses assignations fétichisées.  Mais d'insister sur cette ligne de combat et de rupture qui nous distingue d'avec ceux qui prétendent l'administrer (3) mieux que les autres. 



* Objet d'une prochaine émission de radio vosstanie - Qu'est-ce que la gauche du capital ?

(1) La deuxième droite de Jean-Pierre Garnier, Louis Janover Agone 2013
(2) Le malaise s'est prolongé quand nous avons cru reconnaitre M.Garnier dans un documentaire sur le stalinien Michel Clouscard.
(3) Qu'ils prétendent gérer la merde 100% gauche, ou imaginent simplement l’auto-gérer en petit comité ou la taxer à l'échelle locale ou nationale. 
(4) Ou est / était ce "socialisme" ? dont parle la couverture du livre ? Les syndicats n'étaient-ils pas déjà neutralisés ? La "gauche" devait-elle étatiser pour être de "gauche" ?